« Le conflit est ce qui fait avancer le récit », affirmait déjà Janet Burroway dans Writing Fiction. Pourtant, on confond encore trop souvent tension et simple bagarre, opposition et caricature. Or, hors du duel frontal, le conflit structure toutes...
Parler de « voix » en écriture, ce n’est pas céder à la coquetterie. C’est poser la question centrale : comment ce texte existe-t-il à travers moi, avec assez de singularité pour que le comité de lecture s’arrête, lève...
Le suspense, c’est l’attente. Le lecteur sait qu’un événement significatif approche, il le pressent sans en connaître la forme exacte. L’essence du suspense réside dans le différé : on plante une graine d...
Nous parlons souvent de « rythme » comme d’une pulsation. Pourtant, la cadence d’un texte, c’est davantage qu’un enchaînement rapide de péripéties ou un style en apnée. Il s’agit aussi de ruptures, d...
La littérature contemporaine fait émerger une diversité de clôtures — mais la majorité des romans s’inscrivent, volontairement ou non, dans l’une des trois dynamiques : La chute : résolution nette ou révélation qui bouscule la perception...
Raconter à rebours consiste à construire une histoire où la chronologie habituelle est retournée : le récit commence par la fin, puis explore, scène après scène, ce qui a mené à cette issue. Un dispositif exigeant, popularisé par le...
Il y a des matins où l’on relit ses pages et quelque chose sonne faux. Le monologue intérieur s’enroule, l’air se fait rare. Ou l’œil flotte hors de portée, le texte perd son ancrage...
Nous écrivons toujours pour faire vivre une expérience singulière au lecteur. Mais comment orienter cette expérience, sans jamais imposer ni trahir la confiance ? La narration forme la racine de toute manipulation juste de la perception. Elle est...
Dans la serre des ateliers d’écriture, ces mots circulent souvent, blessés par l’à-peu-près : « point de vue », « focalisation », « narrateur », « voix ». Clarifions notre vocabulaire pour panser les maladresses narratives dès la racine : Point de vue : position d...
Un roman polyphonique, ce n’est pas une simple juxtaposition de monologues. C’est l’invention d’un dialogue interne, où chaque point de vue s’enracine dans une expérience singulière. Dès l’abord, une question : de...
Dans l’édition, la fiabilité d’un narrateur définit le crédit accordé à son point de vue. Les récits à fiabilité limitée, ou unreliable narrators selon la critique anglo-saxonne (Booth, The Rhetoric of Fiction, 1961), s’épanouissent lorsque la...
Qu’entend-on, très concrètement, par tension dramatique ? Dans la tradition éditoriale, la tension est ce courant qui relie deux rives : « ce que le personnage veut, ce qu’il craint » (John Truby, Anatomie du scénario). La tension dramatique...
Nous nommons « schéma narratif classique » l’ossature en cinq temps, popularisée par les analyses de Tzvetan Todorov (1969) et largement intégrée à la pédagogie littéraire (voir Littérature et sens commun, Gallimard). Cette structure, présente...
Modifier le point de vue apporte profondeur, tension et perspective à un texte. Si bien mené, ce choix peut donner à votre histoire la résonance d’un jardin pluriel. Mais selon l’université de Grenoble (« Narratologie : regards croisés »), 70 % des manuscrits...
Nommer le narrateur, c’est déjà orienter la lecture et préparer la fabrication du manuscrit. Le narrateur façonne la ligne éditoriale du texte, en silence mais en profondeur. Est-ce une voix interne, invisible ? Ou un personnage qui...
Avant de s’aventurer dans la structure, rappelons ce qui fait la spécificité du narrateur témoin. Ce choix, loin d’être anodin, engage votre manuscrit sur des sentiers moins balisés que celui du narrateur omniscient ou du...
Dans le lexique éditorial, le narrateur interne désigne ce point de vue où le récit épouse la perspective d’un personnage, souvent à la première ou à la troisième personne. Les émotions, pensées et perceptions traversent alors...
La tentation est grande, lorsque l’on possède la clé de toutes les portes, d’ouvrir chaque pièce de la maison. Le narrateur externe omniscient, type de narrateur « tout-sachant », donne accès à toutes les pensées, passés...
Structurer un roman en miroir, c’est faire le choix de raconter deux histoires en alternance, la plupart du temps à travers des temporalités distinctes. Chacune éclaire l’autre, mais possède sa cadence, ses scènes, ses ellipses. « Le...
La focalisation zéro, souvent qualifiée de « point de vue omniscient », confère à la voix narrative un savoir absolu sur le récit : pensées, passé, futur, intentions des personnages, tout y est accessible. Cette position de surplomb – un...
Au moment de structurer un récit, la question du point de vue détermine la qualité du lien avec la voix du lecteur. La littérature distingue essentiellement trois grands modes : focalisation zéro (omnisciente), focalisation externe (caméra...
La focalisation externe consiste à raconter un récit en se plaçant à l’extérieur des personnages. Le lecteur – comme s’il tenait une caméra – ne connaît ni pensées ni intentions profondes, seulement ce qu’un observateur...
La dispersion narrative s’invite souvent sans prévenir. Elle trouble le lecteur·rice comme l’auteur·rice : digressions, ruptures de ton, scènes qui semblent greffées. Dans un rapport de la SGDL (2023), 41 % des manuscrits rejetés en comit...
Toute histoire, ou presque, se compose d’une tige dominante : l’intrigue principale, celle qui guide la croissance, porte la cohérence et dessine la promesse du livre. Autour, surgissent d’autres pousses : les intrigues secondaires. Leur fonction n’est...
La première personne, c’est l’ancrage immédiat d’une voix : un « je » qui fait entrer le lecteur ou la lectrice dans la serre intime de la narration. Depuis les carnets de Rousseau jusqu’aux romans contemporains comme...
Lorsqu’on participe à des comités de lecture, la règle s’impose vite : les premières pages d’un manuscrit sont bien plus décisives que la quatrième de couverture. Selon une étude du New York Times (2018), 55 % des...
La subjectivité, c’est ce filtre que chaque auteur·rice pose devant la réalité de sa fiction. Elle colore, aménage, distord ou renforce la matière brute du récit. Mais comment, précisément, la subjectivité devient-elle...
La transition, c’est cette couture invisible entre deux scènes. Trop voyante, elle peut alourdir la narration ; trop ténue, le fil conducteur se brise. Il s’agit ici de donner à chaque scène la place de germer et...
La chronologie d’un texte n’est jamais neutre. Entre le temps de l’histoire (les faits, l’ordre « réel » des événements) et le temps du récit (l’ordre choisi pour la narration), l’auteur·rice sculpte...
Un récit se distingue rarement par l’originalité de sa « grande idée », mais par la façon dont l’intrigue se déploie. L’arc narratif (terme emprunté à la dramaturgie et à la scénarisation) désigne ce cheminement...
Qu’est-ce qui distingue un manuscrit prometteur d’un texte qui vacille ? À travers les lectures de comité, une affirmation revient : les histoires qui nous emportent reposent sur une charpente invisible, mais ferme. Sans structure, la voix s’embrouille, la sc...
Avant d’entrer dans l’atelier, arrêtons-nous sur ce que l’on nomme « voix narrative ». Elle rassemble : Le choix du narrateur (interne, externe, omniscient, subjectif…) Le ton (grave, ironique, naïf, feutré…) Le rythme et la cadence (phrases longues...
La structure offre un guide à la fois pour l’auteur·rice et pour le lecteur·rice. Elle soutient la cadence, la tension et, surtout, éclaire ce que vous souhaitez transmettre. Un comité de lecture, en maison d’édition, rapporte tr...
Dans la fabrique d’un récit, le point de vue détermine ce que le lecteur voit, comprend, ressent. Il ne s’agit pas seulement de choisir entre « je » ou « il », mais de décider, phrase après phrase...
Qu’entend-on réellement par focalisation ? La question paraît simple : qui sait quoi, dans un récit ? Pourtant, sous cette apparente évidence se cache un axe majeur de la dramaturgie moderne. Focalisation zéro : le « savoir absolu ». Ici, le...
Le point de vue sert de tuteur à la voix narrative. Il fixe les limites de ce que vos lecteur·rices peuvent savoir, ressentir, anticiper. Un changement mal anticipé, et c’est la confusion — l’impression d’avoir sauté un sillon...
La tension narrative, c’est la question féconde plantée dans l’esprit du lecteur : que va-t-il se passer ? Elle n’est pas seulement affaire d’action ou de suspense – elle réside dans la curiosité, l’attente, la...
Un récit non linéaire ne suit pas l’ordre chronologique traditionnel (début, milieu, fin). Il agence les fragments selon une logique interne, subjective, voire accidentée. Ce procédé n’est ni nouveauté ni coquetterie : la litt...
Avant de choisir, il faut écouter : quelle est la véritable intention du récit ? Souhaitez-vous sonder une intimité, suivre un destin, ou embrasser une fresque collective ? L’audace d’un narrateur omniscient ne répond pas à la même...
Avant toute construction, clarifions les termes. La trame narrative, c’est la succession ordonnée des événements qui composent l’histoire. Elle englobe : les actions majeures, les rebondissements, la montée des enjeux, la résolution. Elle dessine la...
Quand on évoque la structure d’un manuscrit, on pense souvent « plan » ou « découpe ». Or, la structure, c’est ce qui retient ; c’est le jardinage du sens et de la progression. Elle guide la croissance de la voix...
Avant toute manipulation structurelle, la question première : pourquoi ? L’alternance de narrateurs n’est pas un ornement, c’est une racine qui touche la profondeur du texte. Qu’offrent ces voix que ne peut offrir une narration unique ? Regard...
Impossible de dresser la serre d’un récit sans connaître la graine intime qu’on cherche à faire lever. Avant de penser à la narration, clarifiez la personnalité du personnage central : c’est le terreau de la voix textuelle. Piochons...
Si les résidences seniors semblent être l'une des meilleures alternatives pour les retraités, leur rouage n'en est pas moins compliqué. Sous forme de village ou d'immeubles, ces structures pour personnages âgées sont idéales pour les retrait...